Le sujet des mobilités est prégnant pour les territoires qui composent l’AILB. Peu denses, enclavés entre des métropoles particulièrement attractives et peu ou mal desservis par les transports publics, ces territoires doivent s’adapter et proposer des solutions innovantes pour faire face aux enjeux de décarbonation et de sobriété.
Séminaire 1 – Les stratégies mobilité
Le jeudi 16 novembre 2023 de 9h à 11h
En présentiel – À Val d’Anast – Vallons de Haute-Bretagne Communauté
Une politique de mobilité se traduit par des interventions souvent techniques, des aménagements, des services de transports, des véhicules… Pour être pertinents et efficaces dans la durée, l’ensemble de ces dispositifs doivent répondre à une demande, un besoin, qui sont sociaux et humains, guidés vers un objectif politique. L’organisation du territoire n’est donc pas la somme de solutions techniques, mais une société vécue, organisée et gouvernée. La stratégie consiste à poser un cap, c’est un choix politique. Dans quelle direction souhaitons-nous aller ? Dans quelle société souhaitons-nous vivre ?
L’objet de cette présentation est de réfléchir et faire débattre sur les mobilités dans les campagnes afin de faire émerger une stratégie. Pour cela, un diagnostic ambivalent est posé. Puis nous tentons de prendre de la hauteur, afin d’envisager le contexte futur dans lequel les choix politiques de mobilité devront être pris pour qu’ils soient adaptés à la situation (et pas en retard, anachroniques ou caduques). Cela nous conduit à discuter deux projets sociétaux sur la table : la continuité de l’accélération technique et la bifurcation vers un ralentissement (une voie de décélération).
Les solutions de mobilités seront simples à trouver si les objectifs poursuivis sont clairs, partagés et ne varient pas dans le temps. Il convient en effet de s’accorder sur les fins, les idéaux et les principes, avant de discuter des moyens à mettre en œuvre. Qui veut continuer d’accélérer n’activera pas les mêmes leviers que celui qui souhaite changer et ralentir (ce qui est recommandé dans les virages).
Un diagnostic sommaire de la mobilité en territoire peu dense ou rural est formulé avec une vision bicolore : un œil voit le monde en rose et l’autre en gris. D’un côté, il s’agit d’un continent encore inexploré dans lequel expérimenter, innover, inventer, produit une véritable effervescence car ici s’invente l’avenir. De l’autre, tout cela ne servirait à rien, puisque ces territoires seraient par définition celui de l’automobile (comme si les campagnes bretonnes n’étaient pas peuplées avant l’automobile). Ses habitants seraient par conséquent farouchement attachés à leurs autos et hostile à toute alternative. Il est possible de voir le verre remplit à ras bord et en même temps totalement vide.
Si le territoire veut agir, et le faire en stratège, à bon escient, il convient d’imaginer des modifications adaptées à l’avenir, au monde qui vient. Cela suppose d’anticiper et en quelque sorte prévoir l’avenir. Ce n’est pas chose aisée, car le passé même antérieur à l’histoire écrite est plus facile d’accès (grâce à l’anthropologie archéologique). Faute de savoir quel temps il fera demain, nous proposons d’interroger l’avenir sur la base des deux récits antagonistes aujourd’hui sur le marché :
Le premier, en place, propose de poursuivre l’épopée industrielle : en extrapolant, nous exploiterons toutes les ressources de la Terre, jusqu’à la rendre inhabitable, mais nous coloniserons d’autres planètes ensuite ou changerons de corps. Dans ce récit de l’abondance, il convient d’avoir foi ou de se convaincre de la promesse des découvertes à venir. Ce récit est séduisant et rassurant, car continuer ne suppose aucune imagination, effort ou inquiétude sociale, il est prévisible. La technique s’adapte, la société se perpétue. Nous trouverons toujours (comme nous l’avons toujours fait) des solutions techniques à nos problèmes, car comme le disait la publicité : « l’environnement est un défi industriel ». Pourtant, il est inquiétant dès lors qu’on le trouve peu crédible (escroquerie) ou finalement dystopique (creuser pour faire des batteries électriques ou pour extraire du charbon, ça reste de l’extraction)
Le second, en marge, propose d’arrêter tout ce qui doit l’être : nous réduirons le prélèvement des ressources afin de préserver l’habitabilité de la Terre. Symétriquement, dans ce récit de la sobriété sont poursuivis des bénéfices d’une autre nature, car il n’y pas de promesse technologique, ni de surplus. La fin de l’abondance fait penser à l’arrivée de l’hiver, le froid et l’obscurité, le retour à la caverne : c’est moins vendeur. Changer suppose l’optimisme et la conviction d’agir pour l’amélioration, sinon à quoi bon changer ? Comme dans ce cas, il n’y a pas de promesses de gain palpable et tangible, ce qui est à retirer est pensé comme une amputation (non comme un accomplissement, une libération), une perte de confort, un recul de notre droit, devenu fondamental, de rouler partout. Si ce projet est menaçant, il se veut pourtant la réponse évidente aux successions des crises que nous traversons.
Le cap se situe entre les deux extrêmes, et je pense, plus proche du ralentissement, car la vitesse et la mobilité ne sont pas la solution mais précisément le problème. Nous parcourons beaucoup trop de distances (parce qu’on va vite, loin, souvent). Nous sommes bien trop pressés pour être en mesure de prétendre durer, car Chi va piano va sano. Cela pourrait se résumer ainsi : vous voyez le signal de la jauge qui indique que vous êtes sur la réserve, souhaitez-vous : accélérer, charger davantage le coffre, allonger la distance à parcourir ou ralentir, délester, trouver une destination plus proche ?
Séminaire 2 – Le changement de comportement
Le jeudi 18 janvier 2024 de 9h à 11h
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Séminaire 3 – Approche technique
Transports collectifs et véhicules partagés
Modes actifs, actions transversales et communication
Le jeudi 28 mars 2024
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Séminaire 4 – Synthèse et expérimentation
Le jeudi 13 juin 2024
En présentiel – Salle des fêtes de Ploërmel – Ploërmel Communauté