Saint-Marcel

Carte postale

Quand les élus s’engagent dans un devoir de mémoire

1979 : ouverture d’un premier musée à la mairie de Saint-Marcel

1994 : ajout de deux nouvelles salles dédiées à l’histoire des parachutistes SAS de la France Libre

1984 : construction et inauguration du musée de la Résistance bretonne, implanté sur les lieux mêmes des combats du 18 juin 1944

septembre 2019 : fermeture du musée afin de déménager les collections et entamer les travaux de construction du nouveau musée

18 septembre 2021 : ouverture du nouveau musée au public, labellisé Musée de France, à l’occasion des Journées européennes du patrimoine. Le nouveau nom devient Musée de la Résistance en Bretagne. Il présente, sur 800 m² d’exposition, l’histoire de la Résistance en Bretagne depuis 1940 jusqu’à la Libération. Le musée dispose de quelque 12.000 objets, de l’insigne au véhicule blindé. La parole est donnée aux derniers acteurs et témoins au travers de petits films de 2 à 5 mn

L’histoire :

Entre le 6 et le 18 juin 1944, un maquis est implanté à Saint-Marcel. Non loin de là, à la ferme de la Nouette à Sérent, un terrain de parachutage a été aménagé quelques mois plus tôt, dénommé le « Terrain Baleine ». 2.000 hommes se retrouvent au maquis, rejoints par 180 parachutistes SAS de la France libre, formés en Angleterre dans la perspective du débarquement.
Ces parachutistes arment les maquisards, venus de toute la région. Ils sabotent ensuite les moyens de communication et de circulation de l’armée allemande pour éviter que les renforts, situés en Bretagne, ne remontent en Normandie. Le 18 juin 1944 au matin, le maquis est découvert, s’en suit une journée de combats. L’ordre d’évacuer est donné le soir. Par petits groupes, maquisards et parachutistes quittent le camp. Le lendemain, les forces allemandes découvrent un camp vide de ses occupants. Tous les dépôts d’armes et de munitions ont été détruits. Le bourg et les fermes du périmètre vont alors subir les représailles. Le 27 juin 1944, le bourg de Saint-Marcel est entièrement détruit. Ne subsistent que l’église, le presbytère et les écoles. Des exactions sont alors commises sur les civils.

L’implication des élus à la naissance du projet muséographique

Le musée a été créé à Saint-Marcel en 1979, à l’initiative de la municipalité et de son maire, Gilles Possémé, pour commémorer les événements qui se sont déroulés durant la Seconde guerre mondiale, en juin 1944, sur la commune de Saint-Marcel.

• Gilles Possémé est un enfant de la commune. Il a douze ans au moment des combats du maquis de la Nouette, à Saint-Marcel, en juin 1944. Devenu maire de Saint-Marcel en 1977, il décide de créer un lieu de mémoire en l’honneur des combattants de la France Libre. Une petite pièce de la mairie, ouverte au public, rappelle cette histoire. Les visiteurs affluent, les dons aussi. Décision est prise de créer le musée de la Résistance bretonne.
• Juin 2004 : la commune organise un grand son et lumière à Saint-Marcel à l’occasion du 60e anniversaire de la Libération.
• 2015 : le musée, alors géré par un Sivu, passe sous gestion de la communauté de communes.
• 2017 : avec la loi Nôtre, les intercommunalités de La Gacilly, de Malestroit et de Guer fusionnent pour former De l’Oust à Brocéliande communauté (OBC). La nouvelle EPCI est composée de 26 communes avec près de 40 000 habitants sur un territoire de 640 km². Elle décide de prolonger les projets soutenus par l’Etat, notamment le musée de Saint-Marcel.

Les défis, les enjeux

– Les élus entendent faire vivre le musée en impliquant les habitants, « les meilleurs ambassadeurs du territoire » et en les incitant à venir le visiter.
– Ils souhaitent élaborer une offre touristique globale en reliant les différents centres d’intérêt : le musée de Saint-Marcel mais aussi, le Poète ferrailleur de Lizio (50.000 visiteurs par an), les Tourbières de Sérent, la petite cité de caractère de Malestroit, les landes de Monteneuf, le Photo festival La Gacilly, la ferme du monde de Carentoir, le musée de Saint-Cyr-Coëtquidan.
– Ils envisagent de créer un partenariat avec le musée de Sainte-Mère-l’Eglise et celui de Pleudihen-sur-Rance, commune d’origine du caporal Émile Bouétard, tombé aux premières heures de l’Opération Overlord en juin 1944 alors qu’il venait d’être parachuté à Plumelec. Il est la première victime française des opérations de la Libération.
– Ils souhaitent passer convention avec les différentes communes concernées par le maquis de Saint-Marcel.
– Ils élaborent une convention avec l’académie de Rennes pour faciliter l’accès, en 2024, des élèves du Morbihan au musée de Saint-Marcel mais aussi au Corbeau des mers à Vannes, vieux grément du patrimoine maritime breton, et aux landes de Monteneuf.
– Ils facilitent aussi l’accès du musée aux anciens combattants avec le concours de toutes les sections d’anciens combattants de chaque commune du territoire.

Les conseils de Pierrick Lelièvre, vice-président en charge de la culture et du tourisme

  • Il faut faire sens entre la structure et le parcours de visite. Ce n’est pas un musée comme les autres. Au-delà du loisir, il y a la transmission d’un fait historique marquant, d’un hommage aux femmes et aux hommes qui se sont battus face à l’agresseur, il y a un devoir de mémoire vis-à-vis des générations futures.
  • Il convient que tous les élus communautaires mais aussi les élus communaux du territoire soient partie prenante et s’approprient le musée une fois qu’ils l’ont visité.
  • Tous les différents médias utilisés doivent favoriser les rapprochements intergénérationnels. Le musée prend tout son sens de par la rencontre entre grands-parents, parents, enfants, petits-enfants.

Contact


Christophe Guillouët, médiateur culturel
Musée de la Résistance en Bretagne
02 97 75 16 90
www.oust-broceliande.bzh

Rédaction : Tugdual Ruellan pour l’AILB.